Il avait quasiment disparu de notre ciel, mais les efforts de réintroduction dans les Pyrénées puis dans les Cévennes permettent aujourd’hui de l’admirer à nouveau. C’est l’un des oiseaux les plus grands de notre faune avec une envergure qui approche les 3 m.
Gyps fulvus Hablizl,1783
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Vertébré, Oiseau, Accipitriforme
Famille des Accipitridae
ETYMOLOGIE :
Le nom du genre Gyps vient du mot grec qui désignait le vautour (γυψ).
Le nom d’espèce fulvus signifie fauve en latin.
Les anglais le désignent sous le nom de « griffon vulture ».
DESCRIPTION :
Taille : c’est un oiseau qui impressionne par son envergure comprise entre 2,35 et 2,80 m. Posé, il fait entre un mètre et 1,10 m. Il pèse entre 6,5 et 8,2 kg.
Forme, allure : C’est un vautour au dessus brun grisâtre et au dessous plus roussâtre ou jaunâtre. Les rémiges primaires sont brun noir, les secondaires sont gris brun foncé. Les rectrices sont également brun noir. La tête et le cou n’ont pas de plumes mais sont recouverts d’un duvet blanchâtre, avec une collerette de plumes filamenteuses à la base et en arrière du cou. Le bec est gris ou brun jaunâtre. Les pattes sont gris bleu. En vol, la tête paraît petite, la la queue courte et arrondie.
Coloration : différentes nuances de brun.
Comportement : le vautour fauve vole avec les pennes écartés. Il utilise les courants ascendants pour s’élever, et apprécie pour cela les escarpements rocheux. Son rayon d’action atteint 60 km.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : on trouve le vautour fauve en Afrique du nord, en Espagne et au Portugal, au sud de l’Italie (Calabre), en Turquie, au Moyen Orient, jusqu’en Asie centrale. Il niche en France dans les Pyrénées et dans les Causses des Cévennes. C’est une espèce sédentaire mais erratique, qui peut parcourir de longues distances pour trouver de la nourriture.
HABITAT : il a besoin de rochers, de parois escarpées, et de populations d’ongulés (sauvages ou d’élevage).
PÉRIODE D’OBSERVATION : toute l’année.
BIOLOGIE :
Alimentation : le vautour fauve se nourrit de charognes dont il ne consomme que les muscles et les viscères, sa présence à l’état sauvage est liée à la présence de populations importantes d’ongulés (chamois, bouquetins, mouflons, etc.). En zone d’élevage, des placettes où sont déposées les carcasses de moutons ont permis de fixer les vautours.
Reproduction : les vols nuptiaux débutent fin décembre. Le couple vole côte à côte jusqu’en juin. Les couples restent unis. Le nid est construit sur une terrasse, sous un surplomb, et il est constitué de branchages qui sont posés sur le sol. Il atteint 60 à 130 cm de diamètre sur une épaisseur de 20 à 30 cm. Le vautour fauve niche en colonies lâches pouvant compter jusqu’à une centaine de nids, mais le plus souvent ils sont entre 15 et 20. La femelle pond un seul œuf entre la mi-janvier (Grèce, Espagne) et le début février (France). Les deux parents couvent et l’incubation dure 52 à 65 jours. L’éclosion a lieu fin mars à début avril. Les deux parents nourrissent le poussin. Celui-ci met deux mois pour avoir un plumage complet, mais ses pennes mettent plus de temps pour atteindre leur taille définitive. Il s’envole à 4 mois. Il sera mature à l’âge de 4 ou 5 ans.
En France il niche dans les Pyrénées Atlantiques, les Causses des Cévennes (Gorges du Tarn , Gorges de la Jonte), dans la Drome (Vercors et Baronnies) et dans les Alpes de Haute Provence (Gorges du Verdon).
REMARQUES : le vautour fauve avait disparu des Cévennes en 1958, et dans les Pyrénées, il ne restait que 2 colonies (35 couples) en 1967. Les programmes de réintroduction et leur suivi ont permis de voir ces populations croître. Aujourd’hui on dénombre 1000 couples dans les Pyrénées, 600 couples dans les Causses (623 au comptage de 2018) et 400 couples dans les Alpes. En Espagne leur population est estimée à 25000 couples ce qui représente 100000 individus (25000 mâles + 25000 femelles + 50000 immatures).
Comme les autres rapaces, le vautour fauve est une espèce protégée.
RÉFÉRENCES SUR LES OISEAUX :
Bousquet, 2019. Atlas des oiseaux du Gard. Ouvrage collectif. Centre Ornithologique du Gard.
Couzens, 2006. Identifier les oiseaux par leur aspect, leur comportement et leur habitat. Artemis.
Cugnasse, Maurel & Biau, 2001. Les oiseaux du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc. Editions Rouergue.
Dubois, Le Maréchal, Olioso & Yésou, 2008. Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux & Niestlé.
Gensbol, 1988. Guide des Rapaces diurnes, Europe, Afrique du Nord, Proche-Orient. Delachaux & Niestlé.
Geroudet, 1965. Les Rapaces diurnes et nocturnes d’Europe. Delachaux & Niestlé.
Jonsson, 1994. Les Oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Nathan.
Mullarney, Svensson, Zetterström & Grant, 1999. Le guide Ornitho. Delachaux & Niestlé.
Nature Midi Pyrénées, 2012. Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées. Delachaux & Niestlé.
Perrier, 1924. Faune de France Illustrée, tome X Vertébrés. Delagrave.
Peterson, Mountfort, Hollom & Géroudet, 1994 (1ère édition en 1954). Guide des Oiseaux de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé.
SITES SUR LES OISEAUX :