Plus petit, plus svelte et moins répandu que l’orthétrum réticulé, l’orthétrum bleuissant s’en distingue par son abdomen qui n’est pas noir à l’extrémité. Mâles et femelles sont différents comme chez pratiquement tous les Odonates.
Orthetrum coerulescens Fabricius,1798
La libellule du Mont Olympe
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Odonate, Anisoptère
ETYMOLOGIE :
Orthetrum veut dire « abdomen droit », ce genre comporte 10 espèces en Europe, mais seulement 4 sur le territoire concernant la France, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Le nom d’espèce coerulescens signifie « bleu ».
En Grande Bretagne, où cette espèce est présente, on la nomme « keeled skimmer » que l’on peut traduire par « écumeur caréné », le terme « skimmer » désigne tous les Orthetrum.
Pour le nom vernaculaire, « orthétrum bleuissant » est facile à comprendre. Pour « la libellule du Mont Olympe », c’est Jean-Yves Cordier qui explique sur son site qu’après la description de Fabricius en 1798, un autre spécialiste des Odonates, Fonscolombe, a décrit en 1837 sous le nom de Libellula olympia (libellule du Mont Olympe) une espèce de Libellulidae rencontrée à Trets (Bouches du Rhône) à proximité d’un Mont Olympe qui n’est donc pas celui de la Grèce antique. Il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait de la même espèce.
DESCRIPTION :
Taille : il mesure entre 36 et 45 mm pour la longueur totale du corps, ce qui est petit pour un Orthetrum.
Forme, allure : Orthetrum caerulescens est plus petit et plus élancé que Orthetrum cancellatum. Comme le signale son nom vernaculaire en anglais, il présente une carène dorsale assez nette. Comme pour les autres Orthetrum, il y a chez cette espèce un fort dimorphisme sexuel.
Le mâle est gris-bleu, pruineux, mais l’extrémité de l’abdomen n’est pas noire comme chez Orthetrum cancellatum. La face, d’abord jaunâtre devient brune. Les yeux sont aussi gris-bleu. Le thorax est brun sans marques latérales mais avec deux bandes antéhumérales. Les ptérostigmas sont longs, jaunes et entourés de nervures noires.
La femelle est ocre jaune avec une fine ligne médiodorsale sur l’abdomen qui émet, à chaque segment des lignes transversales séparées par une paire de points.
Coloration : gris bleuté pour le mâle, ocre jaune pour la femelle.
Comportement : c’est une espèce que l’on voit posée sur la végétation mais rarement sur le sol. Le mâle est territorial mais son territoire est relativement petit et il le surveille à partir d’un poste assez près du sol.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : c’est une espèce que l’on rencontre partout en France, Suisse, Belgique et Luxembourg, ainsi que dans toute l’Europe Centrale et Septentrionale. Il existe plusieurs sous-espèces que l’on trouve au Moyen-Orient, en Asie jusqu’en Inde et en Afrique du Nord.
HABITAT : c’est une espèce qui n’est pas très exigeante, on la trouve à proximité des eaux stagnantes ou à courant faible et peu profondes : rivières lentes, fossés, chenaux de drainage, plans d’eau.
PÉRIODE D’OBSERVATION : avril à novembre, avec un pic entre juin et août.
BIOLOGIE :
Alimentation : les adultes chassent en vol des insectes volants, les larves aquatiques sont aussi carnassières et se nourrissent d’invertébrés aquatiques qu’elles chassent à l’affut dans les débris végétaux du fond : larves d’insectes, petits crustacés, alevins, annélides.
Reproduction : l’accouplement dure quelques minutes et se déroule généralement dans la végétation, au sol. La femelle ne dispose pas d’ovipositeur et elle pond à la surface de l’eau dans une zone peu profonde, généralement proche des berges. L’éclosion a lieu après un mois d’incubation. Le développement larvaire est nettement plus long que la vie de l’imago et dure généralement deux ans (entre un et trois ans).
REMARQUES :
RÉFÉRENCES GÉNÉRALISTES :
Brock, 2017. A photographic guide to insects of southern Europe & the Mediterranean. Pisces Publications.
Chinery, 2004. Complete guide to British Insects. Collins.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
Reichhoff-Riehm, 1983. Les Insectes. France Loisirs. (d’abord édité chez Solar).
RÉFÉRENCES SUR LES ODONATES :
D’Aguilar, Dommanget & Préchac, 1985. Guide des Libellules d’Europe et d’Afrique du Nord. Delachaux & Niestlé.
Dijkstra, 2010. Guide des Libellules de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé. (première édition française en 2007).
Grand, Boudot & Doucet, 2014. Cahier d’identification des Libellules de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope Editions.
Livory, Sagot, Scolan & Lacolley, 2012. Atlas des Libellules de la Manche. Manche-Nature.
Martin & al. (14 co-auteurs), 2017. Les libèl.lules de Catalunya. Brau.
Papazian, 2017. Les Libellules de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Biotope éditions.
Perrier, 1923. La Faune de France Illustrée, tome III, Myriapodes et Insectes Inférieurs. Delagrave.
Réseau des Naturalistes Costarmoricains, 2014. Les libellules des Côtes d’Armor. Ginkgo Editeur.
Smallshire & Swash, 2020. Europe’s dragonflies A field guide to the damselflies and dragnflies. British Dragonfly Society. Wild Guides Princeton.
SITES GÉNÉRALISTES :
Le Monde des Insectes (France – en français)
Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français)
Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)
SITES SUR LES ODONATES :
Libellules de France et d’ailleurs (France – en français)