C’est un commensal fréquent dans les maisons en Provence, discret le jour, mais la nuit, on le voit s’enfuir à toute vitesse quand on allume la lumière. C’est un prédateur efficace des araignées, des blattes, des mouches et d’autres insectes.
Scutigera coleoptrata Linnaeus, 1758
POSITION SYSTÉMATIQUE : Myriapode Chilopode Scutigeromorpha
Famille des Scutigeridae
Cette famille ne comporte en France qu’un seul genre et une seule espèce.
ETYMOLOGIE :
Scutigera vient du latin « scutum gerere », « qui porte un bouclier », à cause des articles bien visibles et coleoptrata signifie « qui ressemble à un coléoptère », ce qui semble moins pertinent.
DESCRIPTION :
Taille : peut mesurer jusqu’à 30 mm.
Forme, allure : ce myriapode possède 15 paires de longues pattes. Les pattes les plus longues sont les postérieures. Les antennes sont également longues et fines, constituées de 250 à 300 articles. Les yeux complexes confèrent une bonne vue à ce prédateur. Le dos est brun jaunâtre avec des reflets violacés et 3 lignes longitudinales foncées. La face ventrale est blanchâtre.
Coloration : brun clair et brun foncé.
Comportement : c’est un prédateur nocturne et lucifuge qui se cache le jour. La nuit il capture des insectes et des araignées grâce à sa grande vitesse de déplacement.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : la scutigère a été signalée partout en France, elle n’est cependant abondante que dans la région méditerranéenne.
HABITAT : elle aime les milieux pas trop secs, sous les pierres, les décombres, mais entre aussi dans les maisons. Elle est capable de courir sur les parois verticales comme les murs, mais se trouve souvent piégée dans les éviers ou les baignoires car elle est incapable de le faire sur des parois lisses.
PÉRIODE D’OBSERVATION :
BIOLOGIE :
Alimentation : c’est un prédateur d’insectes et d’autres arthropodes. La scutigère les attrape à la course et les mord avec ses forcipules. Ce sont des crochets que porte la tête et qui sont reliés à une glande à venin.
Reproduction : les mâles effectuent une parade nuptiale et déposent un spermatophore (étui contenant les spermatozoïdes) sur le sol. La femelle le récupère pour se féconder. Elle pond des œufs d’où éclot une larve qui n’a que 4 paires de pattes. C’est au cours des mues successives que le corps s’allonge et que le nombre de paires de pattes augmente.
REMARQUE ZOOLOGIQUE :
Les Myriapodes sont des Arthropodes qui ont des antennes et des mandibules. On les sépare en deux groupes : les Diplopodes qui ont deux paires de pattes courtes par segment apparent, et les Chilopodes, qui ont une paire de longues pattes par segment. Les anglo-saxons nomment les premiers « millipèdes » et les seconds « centipèdes ».
Les Diplopodes sont lents, inoffensifs et se nourrissent de débris végétaux ou de spores de champignons. Pour se défendre, ils se roulent en boule ou s’enroulent dans un plan et émettent une odeur répulsive. Les iules, les gloméris, les polydesmes sont des exemples de Diplopodes.
Les Chilopodes sont des prédateurs rapides, munis de crochets à venin, les forcipules. Les scolopendres, la scutigère sont des exemples de Chilopodes.
REMARQUE PRATIQUE : ce myriapode ne fait preuve d’aucune agressivité et se contente de fuir extrêmement rapidement quand on le surprend (on a évalué sa vitesse à 40 cm/s), toutefois il faut éviter de le manipuler car ses morsures sont très douloureuses même si elles sont sans conséquences.
RÉFÉRENCES :
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
Haupt, 1993. Guide des Mille-Pattes, Arachnides et Insectes de la région méditerranéenne. Delachaux & Niestlé.
Le Guellec, 2008. Insectes de Méditerranée. Arachnides et Myriapodes. Edisud.
Thomas & Dauphin, 2012. Guide des Insectes et petits animaux du littoral atlantique. Editions Sud-Ouest.
La galerie du Monde des Insectes
Commentaire sur “La scutigère véloce”
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