Beaucoup moins sylvestre que son cousin le mulot à collier, il est aussi bien plus répandu et s’invite fréquemment dans les habitations lors de la mauvaise saison. Un peu plus gros que la souris domestique, il s’en distingue par les grandes oreilles et ses grands pieds, et il n’en a pas l’odeur caractéristique. Les deux espèces ne cohabitent pas dans les maisons.
Apodemus sylvaticus (ex. Mus sylvaticus, ex. Sylvaemus sylvaticus)
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Vertébré, Mammifère, Rodentia (Rongeurs),
Famille des Muridae
ETYMOLOGIE :
Le nom d’espèce qui n’a jamais changé signifie « des forêts, sylvestre ».
Le nom vernaculaire en anglais est « wood mouse », la souris des bois.
DESCRIPTION :
Taille : il mesure entre 77 et 110 mm et la queue est aussi longue que le corps, entre 69 et 115 mm. Il pèse entre 14 et 28 g. Les femelles sont plus grandes que les mâles.
Forme, allure : les mulots ressemblent aux souris, ils ont les oreilles et les pieds plus grands. Le mulot sylvestre a le pelage brun jaunâtre sur le dessus, gris clair sur le ventre avec une ligne de démarcation assez nette. Ventralement il n’a jamais de collier roux complet mais souvent une tache jaune allongée et diffuse au niveau de la gorge. Les pattes sont longues, le museau également et les oreilles sont grandes et ovales (comparés avec la souris domestique). La queue est aussi longue que le corps, avec 120 à 190 anneaux, elle est brun foncé dessus et claire dessous. Les yeux sont gros et proéminents. Les jeunes sont plus gris que les adultes.
Coloration : brun plus ou moins clair.
Comportement : il grimpe très bien, il nage également, et il fait des bonds jusqu’à 90 cm de hauteur. Il se dresse souvent sur les pattes de derrière et se sert de ses mains pour tenir les graines et les manger. On reconnaît une noix ou une noisette mangée par un mulot aux traces de dents bien visibles autour du trou.
C’est une espèce essentiellement nocturne mais qui est en activité deux heures avant le coucher du soleil et deux heures après l’aube. Il n’hiberne pas mais fait des provisions dans différents lieux de stockage. Il se montre sociable avec ses congénères, mais creuse son propre terrier, le plus souvent avec deux entrées. On y trouve des cavités où il niche qui sont tapissées d’herbes et de mousses, et d’autres qui servent de lieux de stockage.
Les mulots sylvestres ont un territoire dont la superficie varie selon le milieu : en zone boisée elle occupe 6000 m2 pour le mâle et 2000 pour la femelle, mais c’est respectivement 17000 et 2600 dans la campagne et 36500 et 16000 dans les dunes. Cette espèce parcourt 2 km par nuit. Des expériences ont démontré leur grande capacité à retrouver le nid, ce que l’on appelle le « homing », transférés à 336 m de celui-ci 100% des mulots le rejoignent, transférés à 663 m 50% le retrouvent.
Le mulot sylvestre subit une forte prédation par les carnivores sauvages (renard, belette, hermine), les chats domestiques ou harets, les rapaces nocturnes (moyen-duc, hulotte, effraie).
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT :
Il est présent dans toute l’Europe sauf le nord de la Scandinavie. Il est présent en Grande Bretagne et en Islande.
HABITAT : cette espèce, malgré son nom, apprécie les endroits ouverts, on ne le trouve que rarement dans les zones boisées. Il vit dans les haies, les champs, les lisières, les buissons, les dunes, les jardins. Il pénètre dans les grottes et les carrières ainsi que dans les maisons et les dépendances.
PÉRIODE D’OBSERVATION : on peut le voir toute l’année.
BIOLOGIE :
Alimentation : il est essentiellement végétarien : noix, noisettes, glands, graines, fruits, plantes, bulbes, bourgeons, champignons. Il consomme à l’occasion des escargots (dont il ronge la coquille par la spire), des insectes, des araignées, des larves.
Reproduction : la reproduction se déroule en été dans le nord de son aire de répartition, toute l’année dans le sud. La gestation dure 25 à 26 jours, les petits naissent nus et aveugles et sont allaités 21 jours. Il peut y avoir plusieurs portées par an, au moins trois, chacune de 3 à 8 jeunes (4 à 6 le plus souvent). Les jeunes sont aptes à se reproduire dès leur première année. La longévité est courte dans la nature, elle ne peut excéder 2 ans mais elle est de 6 mois en moyenne.
REMARQUES : Les trois mulots sylvestres photographiés pour cette fiche ont été capturés dans mon garage le 29 mars, le 3 avril et le 20 avril 2020 avec 2 pièges-nasses à une entrée. Les pièges sont appâtés avec un morceau de fromage ou de saucisson. En saisissant l’appât, le mulot provoque la fermeture de la trappe derrière lui.
J’ai utilisé deux modèles de tailles différentes, pour souris et pour rat. Les deux ont fonctionné mais dans le grand modèle dont les mailles font exactement 12 x 12 mm, un mulot est parvenu à s’échapper***, en clair il s’est faufilé dans un carré de 14 mm de diagonale ! J’ai donc intercalé du fil de fer dans chaque maille pour y remédier. Pour le petit modèle, j’ai pris soin de creuser la planche d’entrée à la râpe car les mulots ont la queue si longue qu’elle serait coincée lors de la fermeture de la trappe ce qui blesse l’animal.
Pour les photos, j’ai libéré les mulots dans une poubelle garnie de mousse, ils ont ensuite été relâchés à plus d’un kilomètre de la maison.
***. La disparition de l’appât sans que la trappe ne se referme est arrivée à plusieurs reprises, mais dans ce cas, j’ai bien vu le mulot prisonnier du piège et le temps que je prépare la poubelle pour le photographier, il s’était échappé.
RÉFÉRENCES :
Burton, 1976. Tous les Mammifères d’Europe en couleurs. Elsevier.
Dobroruka & Berger, 1987. Guide des Mammifères d’Europe. Hatier.
Hofmann, 1995. Mammifères d’Europe. Nathan.
Groupe Mammalogique Normand, 2004. Les Mammifères sauvages de Normandie. GMN.
Mac Donald & Barrett, 1995. Guide complet des Mammifères de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé.
Perrier, 1924. Faune de France Illustrée, tome X, Vertébrés. Delagrave.
Van den Brink, 1977. A field guide to the Mammals of Britain and Europe. Collins.
4 commentaires sur “Le mulot sylvestre”
Bonjour, j’ai piégé comme vous ce que je pense être un mulot sylvestre en mars, après avoir constaté sa présence dans notre maison depuis novembre ( je voulais le libérer, j’ai donc attendu la fin de l’hiver). J’ai laissé le piège pour voir si il y en avait d’autres, je croyais que non. À chaque fois que je l’ai relâché (4), il est revenu. J’en ai conclu qu’il ne pouvait pas survivre ailleurs et j’ai fini par lui aménager une sorte de vivarium en plastique transparent fait pour les souris domestiques. Chaque soir et nuit il s’approprie les matériaux que je lui laisse et passe tout son temps à arranger son nid dans sa cabane en plastique. Je me renseigne comme je peux pour choisir la meilleure solution pour lui… Ce matin, la découverte d’un congénère mort (sans doute son mâle ou sa femelle) dans le sac de croquettes du chat me confirme que la captivité en solo n’est sans doute pas l’idéal… En le relâchant dans un bois, lui qui n’a vécu que dans la maison, j’ai peur de le condamner. Pouvez-vous me conseiller?
Je ne saurais trop vous déconseiller d’héberger des animaux de la faune sauvage. Ce n’est en aucun cas une meilleure solution que de les laisser dans leur milieu.
Michel
Merci beaucoup pour ces informations
J’ai mois même récupérer un mulot presque mort des griffes de mon chat maintenant il va très bien et il a maintenant 1 ans ! J’aimerais lui trouver une petite femelle pour qu’il puisse s’accoupler !!!
Si c’est un mâle, il devrait réussir à la trouver tout seul.
Michel