C’est l’un des sphinx que l’on a le plus de chance de rencontrer, même en ville dans les avenues plantées de tilleuls. Sa chenille est particulièrement spectaculaire. Elle se développe bien sur sur les tilleuls, mais aussi les bouleaux, les ormes, les aulnes ou les sorbiers. Dépourvu de pièces buccales fonctionnelles, les imagos ne se nourrissent pas et leur vie est brève.
Mimas tiliae Linnaeus,1758
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Lépidoptère, Hétérocère
Famille des Sphingidae, sous-famille des Smerinthinae.
ETYMOLOGIE :
Mimas est un nom emprunté à la mythologie selon l’habitude de Linné, c’est un géant qui a été foudroyé par Jupiter. Le nom d’espèce, tiliae, signifie « du tilleul ».
Son nom en anglais est « lime hawkmoth », le sphinx du tilleul.
DESCRIPTION :
Taille : il fait entre 50 et 75 mm d’envergure.
Forme, allure : comme la plupart des Sphingidae, le sphinx du tilleul a le corps massif et effilé aux deux extrémités. Les ailes antérieures sont relativement étroites, avec le bord externe festonné. Le fond est de couleur variable entre le vert, le brun clair et le beige rougeâtre. L’aile antérieure est traversée par une large bande généralement séparée en deux et de couleur sombre. Les ailes postérieures n’ont pas de motif remarquable. Chez cette espèce l’imago n’a pas de pièces buccales fonctionnelles et ne se nourrit pas.
Coloration : motif « camouflage » : beige, verdâtre, brun rougeâtre, brun clair.
Comportement : c’est un papillon qui est attiré par la lumière et qui vient au piège UV.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : présent dans une grande partie de l’Europe et jusqu’en Asie mineure, il est assez courant dans toute la France.
HABITAT : milieux plutôt ouverts, bois clairs, lisières, parcs, jardins, bocage. On le trouve en ville lorsqu’il y a des tilleuls (avenues).
PÉRIODE D’OBSERVATION : d’avril à juillet-août.
BIOLOGIE :
Alimentation : les imagos ne se nourrissent pas. Les chenilles se développent sur les tilleuls, les bouleaux, les aulnes, les ormes et les sorbiers.
Reproduction : les imagos émergent vers avril-mai. Il y a une génération par an, deux si la première est précoce comme dans le sud de son aire de répartition. Les femelles déposent leurs œufs isolément ou par paire sur la face inférieure des feuilles des plantes-hôtes, souvent très haut dans les arbres. La chenille se nourrit la nuit. Elle est vert clair très vif, avec sept stries obliques, jaunes avec une tache rouge à la base. Le corps de la chenille se termine par une corne bleu verdâtre et rouge ou jaune sur le dessous (cet appendice porte le nom de scolus). Elle atteint 60 mm et devient rosâtre avec une corne bleue en fin de développement. Pour la pré-nymphose elle descend et se nymphose à faible profondeur dans une loge souterraine tapissée de soie lâche. C’est la chrysalide qui hiverne.
REMARQUES :
RÉFÉRENCES GÉNÉRALISTES :
Bellmann, 2006. Insectes et principaux arachnides. Vigot. (première édition en 1999).
Chinery, 2004. Complete guide to British Insects. Collins.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
RÉFÉRENCES SUR LES LÉPIDOPTÈRES :
Bellmann, 2008. Quel est donc ce papillon ? Nathan.
Carter & Hardgreaves, 2008. Guide des chenilles d’Europe. Delachaux & Niestlé.
Martiré, Merlier & Turlin, 2016. Guide des plus beaux papillons et leurs fleurs favorites. Belin.
Novak & Severa, 1983. Le multiguide nature des papillons d’Europe. Bordas.
Orhant et Wambeke, 2010. Atlas des papillons de nuit du Nord-Pas de Calais. GDEAM.
Perrier, 1935. La Faune de France Illustrée, tome IV, Hémiptères, Anoploures, Mallophages, Lépidoptères. Delagrave.
Robineau, 2011. Guide des Papillons nocturnes de France. Delachaux & Niestlé.
Waring & Townsend, 2004. Field Guide to the Moths of Great Britain and Ireland (première édition en 2003). British Wildlife Publishing.
SITES GÉNÉRALISTES :
Le Monde des Insectes (France – en français)
Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français
Les pages entomologiques d’André Lequet (France – en français) un site superbe pour suivre le développement des chenilles.
Nature Spot. Recording the wild life of Leicester & Rutland (UK – en anglais)
Eakringbirds. The website dedicated to Nottinghamshire’s invertebrate fauna (UK – en anglais)
Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)
SITES SUR LES LÉPIDOPTÈRES :
Les sphingidae de France – Jean Haxaire (France – en français) le site de référence sur les Sphingidae
Lepiforum (Allemagne – en allemand)
Lépi Net (France – en français)
Butterflies and moths of Switzerland (Suisse – en allemand)
Pyrgus. European Lepidoptera and their ecology (Suisse – en anglais et en allemand)
The butterflies and moths of Northern Ireland (Irlande – en anglais)
Eggs, Larvae, Pupae and adult butterflies and moths
Commentaire sur “Le sphinx du tilleul”
Bonjour, j’ai vu ce grand insecte sur le petit pont entre le grand et le petit Trianon, au château de Versailles. Il était à terre et je l’ai mis à l’abri des pieds des touristes, sous la haie, au même endroit. Je l’ai dessiné, qu’il était beau ! Et il a été bien sage. Vos photos sont splendides. Et j’ai très vite trouvé le nom de ce gaillard !