L’osmie rousse est l’un des hôtes les plus fréquents des hôtels à insectes. Elle s’installe dans des cavités de roseau ou de bambou où elle pond dans des cellules individuelles, remplies de miel et de pollen. Les cloisons entre cellules et le bouchon du nid sont en argile.
Osmia bicornis Linnaeus,1758 (ex- Osmia rufa)
L’osmie rouge
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Hyménoptère, Apocrite,
ETYMOLOGIE :
Osmia vient d’un mot grec qui signifie « odeur »
et bicornis veut dire « à deux cornes »
En anglais son nom vernaculaire est « red mason-bee », l’abeille maçonne rouge.
DESCRIPTION :
Taille : elle mesure entre 10 et 12mm, la femelle est plus grande que le mâle, pour la longueur de l’aile antérieure, c’est 8 à 10 mm contre 6 à 8 mm.
Forme, allure : elle ressemble à une abeille. Le corps est brun foncé avec des reflets vert métalliques sur la cuticule.
Les femelles ont la tête couverte d’une pilosité foncée, noire à brun foncé. Sur le thorax, cette pilosité est gris-roux, et pour l’abdomen, elle est brune pour les 3 premiers tergites, puis noire. La brosse ventrale qui sert à collecter le pollen que l’on appelle la scopa est rousse. La tête porte deux cornes au niveau du front. La langue est longue et fine.
Les mâles n’ont pas de cornes sur la tête, la pilosité faciale est grise. Leurs antennes sont plus longues (13 articles contre 12) et plus fines que celles des femelles.
Il existe une assez forte variabilité selon les individus, et des différences liées à l’âge.
Coloration : brun foncé et roux.
Comportement :
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : on la rencontre partout en Europe, c’est une espèce très commune.
HABITAT : jardins, lisières de bois, talus en bord de chemins, gravières, parcs urbains, cimetières.
Cette osmie est une des espèces qui s’installent volontiers dans les « hôtels à insectes ».
PÉRIODE D’OBSERVATION : de février-mars jusqu’à juin-juillet. Ce sont les mâles qui émergent les premiers, environ 2 semaines avant les femelles.
BIOLOGIE :
Alimentation : les imagos butinent sur de nombreuses plantes : saule, pommier, poirier, violette, pulmonaire etc..).
Reproduction : les mâles apparaissent les premiers et explorent à la recherche de cavités à proximité desquelles ils attendent les femelles. Celles-ci semblent privilégier les sites où elles sont nées. Il s’agit de cavités d’un diamètre compris entre 0,5 et 1 cm, soit des tiges creuses, soit d’anciennes galeries creusées par des insectes xylophages ou des hyménoptères, soit d’autres types de cavités (orifices d’aération sur les châssis de fenêtre, briques etc..). Après avoir nettoyé la galerie, et si nécessaire maçonné pour en réduire le diamètre la femelle construit un nid constitué de loges séparées par des cloisons constituées d’un mélange d’argile et de salive. Chaque loge est remplie à moitié de pollen et de miel. Le pollen est collecté grâce à une brosse ventrale, la scopa. Puis la femelle pond un œuf et referme la cellule. Selon sa profondeur, la galerie peut contenir un nombre variable de cellules jusqu’à 10. La dernière cellule est fermée par un bouchon d’argile. L’œuf met environ 10 jours à éclore, et la larve mettra 2 à 3 semaine à se développer en consommant les réserves accumulées dans la cellule. Elle se nymphose dans un cocon, en fin juillet début août. L’émergence des imagos a lieu juste avant l’hiver, mais les osmies restent dans la galerie pour hiverner et ne sortiront qu’au printemps suivant. Les mâles sont les premiers à sortir, ils se développent dans les cellules proches de la sortie, les femelles étant toujours dans les cellules du fond. La femelle peut en effet contrôler le sexe des larves, les mâles sont issus d’œufs non fécondés (haploïdes) et les femelles d’œufs fécondés (diploïdes).
REMARQUES :
On peut rencontrer des osmies rousses portant des acariens, parfois elles en sont couvertes, il s’agit de Chaetodactylus osmiae, qui ne se contente pas de se faire transporter, mais détruit le couvain.
RÉFÉRENCES GÉNÉRALISTES :
Bellmann, 2006. Insectes et principaux arachnides. Vigot. (première édition en 1999).
Bellmann, 2007. Insectes d’Europe. Artémis.
Chinery, 1973. A field guide to the Insects of Britain and Northern Europe. Collins.
Chinery, 2004. Complete guide to British Insects. Collins.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
Dierl & Ring, 2009. Guide des Insectes. Delachaux & Niestlé.
Leraut, 2008. Le guide entomologique. Delachaux & Niestlé.
McGavin, 2012. Insectes et Araignées (Nature en poche). Larousse.
RÉFÉRENCES SUR LES HYMÉNOPTÈRES :
Bellmann, 1999. Guide des Abeilles, Bourdons, Guêpes et Fourmis d’Europe. Delachaux & Niestlé.
Berland, 1976. Hyménoptères de France, tome II. Atlas d’entomologie. Boubée.
Falk S. & R/Lewington,2016. A filed guide to the bees of Great Britain and Ireland. Boomsbury.
Perrier, 1940. La Faune de France Illustrée, tome VII, Hyménoptères (par Berland). Delagrave.
Zahradnik, 1991. Guide des Abeilles, Guêpes et Fourmis. Les Hyménoptères d’Europe. Hatier.
LIENS GÉNÉRALISTES :
Le Monde des Insectes (France – en français)
Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français)
Nature Spot. Recording the wild life of Leicester & Rutland (UK – en anglais)
Eakringbirds. The website dedicated to Nottinghamshire’s invertebrate fauna (UK – en anglais)
Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)
LIENS SUR LES HYMÉNOPTÈRES :
Atlas Hymenoptera (Belgique – en français et en anglais)
BWARS (Bees, Wasps & Ants Recording Society) (UK – en anglais)
3 commentaires sur “L’osmie rousse”
Merci pour ces infos , précises et claires. J’ai trouvé qui étaient les hôtes de ma maison à insecte , installée l’an dernier et dont plusieurs trous sont bouchés depuis peu!!!
Pourquoi mettre une photo d’Osmie cornue au milieu du doc sur l’osmie rousse, cela prête à confusion, ou alors côte à côte et montrer les différences
Merci de nous avoir signalé cette erreur, mais ce n’est pas une osmie cornue, c’est bien une osmie rousse, l’erreur était dans la légende que j’ai corrigée. Je n’arrive pas à mémoriser leur nom vernaculaire, elles sont toutes les deux rousses et cornues.
Michel