Elevées par l’homme depuis l’Antiquité pour leur production de miel qui fut longtemps la seule source de sucre, les abeilles jouent aussi un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes.
Apis mellifera
L’abeille mellifère
POSITION SYSTÉMATIQUE : Insecte, Hyménoptère Apocrite
Famille des Apidae
ETYMOLOGIE : Apis = abeille en latin, mellifera = qui produit le miel
DESCRIPTION :
Taille : ouvrière : 11 à 13 mm, mâle ou faux-bourdon : 13 à 16 mm, reine : 15 à 18 mm.
Forme, allure : les abeilles ont le thorax brun-jaune et velu, et l’abdomen présente des bandes claires à la base de chaque segment. Il existe plusieurs races d’abeilles qui différent par leur coloration. L’aile antérieure possède une cellule radiale étroite et allongée légèrement incurvée et aux bords parallèles, ce critère permet de la distinguer des espèces proches. La reine se reconnaît à sa grande taille, et les mâles ou faux-bourdons, à leurs gros yeux adjacents.
Coloration : brun, roux.
Comportement : les abeilles ouvrières et la reine sont munies d’un dard à leur extrémité postérieure. Le dard est denté et relié à une glande à venin. Il reste fixé dans la plaie et s’arrache, provoquant la mort de l’abeille. Les mâles ne piquent pas.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : espèce domestiquée par l’homme, présente partout.
HABITAT : L’homme élève des abeilles depuis l’antiquité pour leur production de miel et de cire, il existe de nombreux modèles de ruches, installées dans des zones riches en plantes que l’abeille pourra butiner. Celles-ci sont extrêmement variées, et permettent d’obtenir des miels différents.
PÉRIODE D’OBSERVATION : essentiellement de mars à octobre, mais aussi en dehors de cette période lorsque les conditions climatiques sont particulièrement clémentes.
BIOLOGIE : Les abeilles sont des insectes sociaux qui constituent des colonies. Celles-ci comportent jusqu’à 80000 individus dont les tâches sont bien définies et varient au cours de leur existence.
Productions des abeilles :
Les abeilles produisent de la cire, grâce à des glandes cirières situées aux bordures postérieures des segments abdominaux. La cire est une substance lipidique de fort poids moléculaire, qui contrairement à l’huile est solide à température ambiante. Elle sert à confectionner les alvéoles hexagonaux qui sont agencés en rayons suspendus à un support. Dans une ruche, l’apiculteur installe des cadres en bois qui servent de support aux rayons, ces derniers comportent deux couches d’alvéoles. Les alvéoles servent au stockage du pollen et de cellules pour la ponte des œufs. Les abeilles produisent aussi du miel, à partir du nectar des fleurs. Ce nectar, liquide au départ, se transmet entre les ouvrières en se déshydratant progressivement, stocké dans les alvéoles, il se transforme en miel grâce à l’action des enzymes digestives de l’abeille. Le miel est stocké dans des alvéoles fermés par un opercule, et sert de réserve à la colonie pour la mauvaise saison. Le miellat produit par les pucerons et qui provient de l’excédent de sève prélevé par ces derniers est également utilisé par les abeilles pour produire le miel. Les abeilles produisent de la gelée royale, substance secrétée par les glandes mandibulaires ou hypopharyngiennes. La gelée royale est un mélange complexe de sucres de protéines et de lipides, dont un acide gras particulier l’acide 10 hydoxy-2-décénoïque (10HDA) qui est responsable du développement des organes reproducteurs de la future reine. Enfin, les abeilles récoltent et stockent du pollen qui constitue l’essentiel de la nourriture des larves. Elles ont pour cela des pattes adaptées à la récolte de ce pollen, une sorte de peigne, une brosse, et des corbeilles à pollen sur la troisième paire de pattes (elles sont bien visibles à l’œil nu lorsque l’abeille termine sa récolte). En général, les ouvrières d’un ruche ne récoltent le pollen que d’une seule espèce de plante à la fois, jusqu’à ce que cette source se tarisse, elles passent alors à un autre végétal, ce qui explique que l’on trouve du miel d’acacia, de châtaignier, de tilleul, de lavande etc.
Langage des abeilles :
Pour renseigner la ruche sur la présence et la localisation d’une source de nourriture, les abeilles communiquent entre elles comme l’ont démontré les travaux de Von Frisch qui est parvenu à décrypter ce langage. Celui-ci est fondé sur un comportement de danse en cercle ou en 8 selon la proximité de la source de nourriture, en rond si la source est proche, en 8 si elle est éloignée. L’angle de la barre du 8 avec la verticale renseigne les autres abeilles sur l’angle de la source de nourriture lors de la sortie de la ruche.
Reproduction :
La reine est la seule femelle fertile de la ruche. Elle pond environ 1500 œufs par jour. Les œufs éclosent au bout de 3 à 4 jours. Les larves qui apparaissent sont nourries par les ouvrières. Le premier jour, elles reçoivent de la gelée royale, ensuite, elles seront nourries avec du pollen. La croissance larvaire dure 6 jours, puis la larve ferme son alvéole avec un opercule et construit une sorte de cocon dans lequel elle se nymphose. L’abeille définitive apparaît 12 jours plus tard, soit 3 semaines après la ponte. Il existe trois types d’abeilles : les reines, les mâles (faux-bourdons) et les ouvrières. Les reines et les ouvrières sont issues d’œufs fécondés, c’est la nourriture donnée aux larves qui fait la différence. Les futures reines ne sont nourries qu’avec de la gelée royale, elles se développent 5 jours plus vite que les futures ouvrières qui reçoivent du pollen. Quant aux mâles, ils sont issus d’œufs non fécondés, pondus dans des alvéoles plus grands. Ils mettent 3 jours de plus pour se développer. Ces mâles apparaissent dans la ruche à la fin du printemps – début de l’été. C’est aussi à la fin du printemps que sont construites les cellules royales où se développeront des reines. La première reine qui éclot tue les autres. Elle sort de la ruche pour un vol nuptial au cours duquel elle sera fécondée par des mâles. L’ancienne reine quitte la ruche emportant la moitié des ouvrières pour chercher un nouveau site pour s’établir, c’est l’essaimage.
Vie d’une ouvrière :
Après son éclosion, l’ouvrière reste dans la ruche pendant une dizaine de jours où elle effectue des tâches de ménage, puis elle commence à secréter de la gelée royale et nourrit les jeunes larves. Elle sort ensuite de la ruche. Entre le 10ème et le 20ème jour environ, elle est chargée de construire des alvéoles avec la cire que produisent ses glandes cirières. Pendant une courte période, elle garde l’entrée de la ruche contre des intrus éventuels, et après le 20ème jour, elle devient butineuse et récolte le pollen. Alors qu’une reine peut vivre 4 à 5 ans, les ouvrières ont une durée de vie d’environ 5 à 6 semaines.
REMARQUES :
RÉFÉRENCES :
Bellmann, 2006. Insectes et principaux arachnides. Vigot. (première édition en 1999).
Bellmann, 2007. Insectes d’Europe. Artémis.
Chinery, 1973. A field guide to the Insects of Britain and Northern Europe. Collins.
Chinery, 2004. Complete guide to British Insects. Collins.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
Dierl & Ring, 2009. Guide des Insectes. Delachaux & Niestlé.
Leraut, 2008. Le guide entomologique. Delachaux & Niestlé.
McGavin, 2012. Insectes et Araignées (Nature en poche). Larousse.
Reichhoff-Riehm, 1983. Les Insectes. France Loisir. (d’abord édité chez Solar).
Bellmann, 1999. Guide des Abeilles, Bourdons, Guêpes et Fourmis d’Europe. Delachaux & Niestlé.
Berland, 1976. Hyménoptères de France, tome II. Atlas d’entomologie. Boubée.
Perrier, 1940. La Faune de France Illustrée, tome VII, Hyménoptères (par Berland). Delagrave.
Zahradnik, 1991. Guide des Abeilles, Guêpes et Fourmis. Les Hyménoptères d’Europe. Hatier.
Atlas Hymenoptera (Université de Mons) http://www.atlashymenoptera.net/
Le Monde des Insectes http://www.insecte.org/
La galerie du Monde des Insectes http://www.galerie-insecte.org/galerie/fichier.php
Les Insectes. Petit cours illustré d’entomologie http://aramel.free.fr/INSECTES01.shtml
5 commentaires sur “L’abeille domestique”
On arrive en mars on va bientot pouvoir observer les abeilles
petite info complémentaire : le dard de l’ouvrière est muni de barbelés, ce qui explique qu’il reste coincé lorsqu’elle pique un ennemi à chair (l’homme). En revanche lorsqu’elle pique un invertébré, le corps de l’ennemi n’emprisonne pas le dard et il ressort, elle ne meure donc pas.
La reine pique aussi (et même plus fort car elle a plus de venin) mais son dard est pratiquement lisse, donc il ressort aussi systématiquement. Elle pique essentiellement les autres reines qui peuvent être en concurrence avec elle à l’intérieur de la ruche.
Passionnant !
Je suis l’heureux propriétaire d’un spécimen d’abeille mesurant entre 37 et 40 mm découverte dans un tas de compost, sans doute en hibernation. Je l’ai découverte le 16/01/2019 à 14h30 vivante et de plus en plus agressive Son réveil intempestif est à l’origine de son décès vers 15h15
Si la taille indiquée est fiable, ce n’est en aucun cas une abeille domestique.
Michel