Un nom vernaculaire qui fait trembler pour cette punaise arrivée en France il y a une dizaine d’année et qui s’est rapidement propagée grâce à une polyphagie exceptionnelle (plus de 300 plantes potentiellement consommées) et des capacités de reproduction tout aussi remarquables (jusqu’à 6 générations par an). Ses rassemblements par centaines dans des endroits abrités en prévision de l’hiver contribuent à lui faire une réputation « diabolique ».
Halyomorpha halys Stal,1855
La punaise marbrée.
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Hémiptère, Hétéroptère,
Famille des Pentatomidae, sous-famille des Pentatominae, tribu des Cappaeini.
ETYMOLOGIE :
L’étymologie des noms de genre et d’espèces n’est pas claire. Il s’agit peut-être d’une référence à une autre tribu des Pentatominae, celle des Halyini dont on ne trouve pas de représentants en France mais avec laquelle la punaise diabolique aurait une certaine ressemblance, Halyomorpha pourrait signifier « à la forme d’Halyini ».
Son nom anglais est « brown marmorated shieldbug ».
DESCRIPTION :
Taille : elle mesure entre 12 et 17 mm.
Forme, allure : C’est une punaise grise plus ou moins foncée à l’aspect moucheté. Elle ressemble beaucoup à la punaise nébuleuse (Rhaphigaster nebulosa, voir cette fiche) mais elle n’a pas d’épine ventrale comme cette dernière, et présente 3 à 5 taches blanches le long du bord antérieur du scutellum. Les antennes sont foncées avec deux anneaux clairs, à la base du quatrième article et à la jonction du quatrième et du cinquième. Elle présente en outre une petite dent au bord antéro-latéral du pronotum, juste en arrière des yeux.
Coloration : gris moucheté, plus ou moins foncé.
Comportement : elle se rassemble parfois en grand nombre pour hiberner, ces rassemblements sont provoqués par des hormones d’agrégation.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : il s’agit d’une espèce originaire d’Asie orientale (Chine, Japon, Taiwan, Corée). Elle a été introduite aux Etats Unis (Pennsylvanie) en 1996, en 2011, elle était présente dans 37 états. Elle est également présente au Canada et en Amérique du sud depuis 2017. Son arrivée en Europe date de 2004, au Lichtenstein, d’où elle a gagné la Suisse en 2007, l’Allemagne en 2011, l’Italie en 2012, la France en 2013 (en Alsace) puis en Espagne.
HABITAT : on la trouve dans de nombreux milieux, parcs, jardins, cultures.
PÉRIODE D’OBSERVATION : avril à octobre.
BIOLOGIE :
Alimentation : son nom vernaculaire provient de sa capacité à faire des dégâts sur de nombreuses plantes, on en a recensé plus de 300, dont de nombreux fruits et légumes dont elle cause des pertes conséquentes.
Reproduction : les accouplements se déroulent du printemps jusqu’en été, il y a 4 à 6 générations par an dans son habitat d’origine. Les œufs sont jaunes, de forme elliptique et sont pondus sous les feuilles par ooplaques de 20 à 30. La larve passe par 5 stades, elle a les yeux rouges, le scutellum très développé dépassant l’abdomen, la tête rectangulaire avec deux épines en avant des yeux, les antennes noires avec un anneau blanc à l’extrémité du troisième article, des épines sur les cotés du thorax, les pattes foncées avec des taches blanches.
REMARQUES : dans le cadre de la lutte contre cet insecte ravageur de cultures, on dispose de pièges à phéromones.
RÉFÉRENCES :
Brock, 2017. A photographic guide to insects of southern Europe & the Mediterranean. Pisces Publications.
Lupoli R. & F.Dusoulier, 2015. Les punaises Pentatomoidea de France. Editions Ancyrosoma.
INRAE. Portail e-phytia.
http://ephytia.inra.fr/fr/Home/index
http://ephytia.inra.fr/fr/C/20532/Agiir-Punaise-diabolique