C’est à ses yeux verts barrés d’une ligne pourpre horizontale que l’on reconnaît cette espèce de taon. Il s’attaque à l’homme occasionnellement mais se porte généralement sur les gros herbivores les plus abondants, bovins ou chevaux, cerfs ou autres ongulés.
Tabanus bromius Linnaeus,1758
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Diptère, Brachycère
ETYMOLOGIE :
Tabanus désignait le taon chez les romains. Pour bromius, il y a deux hypothèses. La première fait référence à une graminée, le brome (Bromus) sur laquelle les femelles pondraient et où les larves se développeraient, ce qui ne semble pas être le cas. La seconde fait allusion à Bacchus, dont l’un des surnoms est bromius, qui signifie bruyant, ce qui est bien une des caractéristiques des taons en vol.
En anglais, il s’appelle « banded eyed brown horsefly », le taon brun aux yeux rayés.
Les yeux très caractéristiques du taon des bromes, avec une barre rouge transversale. Femelle (à gauche) Etsaut (64) 14/08/2018. Mâle (à droite) Ostana (Italie) 24/06/2022.
DESCRIPTION :
Taille : sa taille varie entre 12 et 20 mm. Les mâles sont plus petits.
Forme, allure : c’est un diptère massif, et de taille respectable, « moyenne à grosse ». C’est une espèce assez variable pour laquelle on a décrit plusieurs formes. Le corps est de couleur gris jaunâtre. La tête et le thorax sont plutôt gris. Les yeux sont remarquables sur le vivant, verts avec une bande horizontale pourpre, ils sont glabres, et les facettes du tiers inférieur sont plus petites que les autres. Les yeux sont contigus chez le mâle mais écartés chez la femelle. Entre les yeux, deux bosses noir brillant sont réunies par une ligne continue. Les pièces buccales forment une sorte de rostre avec lequel les taons perforent la peau pour prélever le sang dont ils se nourrissent. Le thorax présente 5 bandes longitudinales floues. L’abdomen est noir avec 3 rangées de taches jaunâtres ou grisâtres. Le 2ème tergite a chez la femelle 2 taches jaune clair aux angles antérieurs. Certaines formes ont l’abdomen très majoritairement noir. La face ventrale est gris cendré. Les ailes sont hyalines, avec des nervures brunes, et à leur base, une alula large. Les balanciers sont brun noir.
Coloration : variable du grisâtre au jaunâtre.
Comportement : il se tient fréquemment posé sur des piquets de clôture en bois, sur lesquels il est très homochromique.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : Cette espèce est présente dans la France entière et dans la majeure partie de l’Europe. Son aire de répartition atteint l’Afrique du nord et à l’est l’Asie Centrale. C’est l’une des espèces les plus communes des taons de notre faune.
HABITAT : sa présence est associée à celle de ses cibles : les gros mammifères. Ce sont soit des zones forestières où vivent de grands ongulés, soit des zones d’élevage.
PÉRIODE D’OBSERVATION : mai à septembre.
BIOLOGIE :
Alimentation : les femelles sont essentiellement hématophages. Elles mordent le bétail, ovins et équins particulièrement, ou de grands herbivores comme les cerfs ou les chevreuils. Elles consomment aussi dans une moindre mesure le nectar des fleurs (et spécialement les angéliques) qui est la nourriture exclusive des mâles. Pour prélever du sang, les taons perforent la peau de leur victime avec leurs pièces buccales (ils mordent et ne piquent pas), et injectent une salive anti-coagulante pour aspirer ensuite le sang. L’homme fait partie des cibles potentielles, et se fait mordre aux jambes ou au torse après quelques tours d’observation, mais ce n’est pas systématique et bien plus rare que d’autres espèces.
Reproduction : les femelles pondent sur le sol humide, à la base de plantes, et la larve se nourrit de vers de terre et de larves d’insectes. On trouve parfois dans la littérature de vulgarisation que la ponte a lieu sur des plantes aquatiques et que les larves sont aquatiques et carnassières mais cela semble erroné. Il est certain toutefois que le repas sanguin est indispensable à la maturation des œufs.
REMARQUES :
RÉFÉRENCES GÉNÉRALISTES :
Chinery, 2004. Complete guide to British Insects. Collins.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
RÉFÉRENCES SUR LES DIPTÈRES :
Haupt, 2000. Guide des Mouches et des Moustiques. Delachaux & Niestlé.
Perrier, 1937. La Faune de France Illustrée, tome VIII, Diptères, Aphaniptères (par Séguy). Delagrave.
Reumaux, 2018. Les mouches à sang. Atlas des Tabanidae de France. Klincksieck.
SITES GÉNÉRALISTES :
Le Monde des Insectes (France – en français)
Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français)
Nature Spot. Recording the wild life of Leicester & Rutland (UK – en anglais)
Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)
SITES SUR LES DIPTÈRES :
Diptera.info (UK – en anglais)
Fly names (Belgique – en anglais)
Influencial points. Biodiversity Survey, insect identification and biostatistical services.