En raison du régime alimentaire de ses larves qui consomment les racines de nombreuses cultures, cet insecte a fait l’objet de nombreux articles intitulés « comment s’en débarrasser ? ».
Athous haemorrhoidalis Fabricius, 1801

POSITION SYSTÉMATIQUE : Insecte Coléoptère
Les Elateridae sont souvent désignés sous le nom vernaculaire de taupins.
ETYMOLOGIE : Athous signifie « inoffensif » et haemorrhoidalis indique qu’il a l’extrémité rouge. On peut dire que Fabricius a été souvent mieux inspiré en baptisant de nouvelles espèces.
Les Elateridae sont désignés en anglais sous le terme de « click beetles » (voir « comportement »).

DESCRIPTION :
Taille : c’est un élatéridé de grande taille, entre 10 et 15 mm.
Forme, allure : les Elateridae sont une famille de coléoptères remarquablement homogènes d’allure. Ils sont tous allongés avec des élytres ovales. Le pronotum se termine postérieurement par deux pointes. Cette espèce est particulièrement allongée, le pronotum comme les élytres. La tête est noire et densément ponctuée. Les antennes filiformes à 11 articles sont noires également, et ne sont pas plus longues que la tête + le pronotum. Le 3ème article antennaire est plus long que le deuxième. Le pronotum est aussi noir, et ses angles postérieurs ne sont pas carénés. Les élytres sont foncés, mais généralement moins que le pronotum, ils peuvent même avoir une coloration rougeâtre, ils sont striés et couverts d’une fine pilosité brune. Les pattes sont plus rousses à leur extrémité, les tarses ont 5 articles, mais le 3ème, bilobé, masque le 4ème.
Coloration : brun sombre, grisâtre à noir.
Comportement : les taupins ont l’habitude de se laisser tomber quand on les inquiète. Ils ont par ailleurs la faculté de se projeter en l’air lorsqu’ils sont sur le dos grâce à un déclic provoqué par les angles du pronotum et le bord antérieur des élytres (d’où leur nom en anglais).
Le taupin des jardins se rencontre souvent au soleil sur des feuilles de Rumex ou d’ortie, ou accroché à un brin d’herbe.
DÉTAILS À VÉRIFIER :

AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : c’est une espèce courante et parfois abondante. Il est présent dans toute la France.
HABITAT : on rencontre cette espèce dans de nombreux milieux : haies, prairies, zones boisées, parcs, jardins, dans tout type de végétation.
PÉRIODE D’OBSERVATION : les adultes sont visibles de mai à août.

BIOLOGIE :
Alimentation : les larves se nourrissent de racines de nombreuses espèces végétales, dont des plantes cultivées comme les céréales, les tomates ou les pommes de terre. Pour cette raison cette espèce est généralement considérée comme insecte ravageur de cultures. Elles se nourrissent aussi des racines de nombreux arbres et arbustes. En complément de ce régime, les larves peuvent se montrer carnivores, en particulier en consommant les chenilles de Operophtera brumata, la phalène brumeuse. Les adultes se rencontrent souvent sur les ombellifères, ils se nourrissent de pollen.

Reproduction : les œufs sont pondus par petits amas juste sous la surface du sol. Les larves émergent au bout d’un mois, elles mesurent 1 mm de long. Leur développement est lent, elles mettent plusieurs années (de 2 à 5 ans selon les sources) à devenir adultes. Les larves des Elateridae sont fines et effilées au deux extrémités d’où leur nom de « larve fil de fer ». La nymphose a lieu dans une loge enterrée. L’adulte émerge en automne mais reste dans cette loge jusqu’au printemps suivant pour sortir en mai-juin.

REMARQUES : il existe une espèce très proche : Athous vittatus, dont les premiers articles antennaires sont jaunes, ils sont sombres chez Athous haemorrhoidalis.
RÉFÉRENCES :
Chinery, 1973. A field guide to the Insects of Britain and Northern Europe. Collins.
Chinery, 2004. Complete guide to British Insects. Collins.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
Leraut, 2008. Le guide entomologique. Delachaux & Niestlé.
McGavin, 2012. Insectes et Araignées (Nature en poche). Larousse.
Mériguet & Zagatti, 2016. Coléoptères du Bassin Parisien – Guide d’identification de terrain. Delachaux & Niestlé.
Perrier, 1932. La Faune de France Illustrée, tome VI, Coléoptères 2ème partie. Delagrave.
La galerie du Monde des Insectes
Les Insectes. Petit cours illustré d’entomologie
Nature Spot Leicestershire and Rutland
2 commentaires sur “Le taupin des jardins”
juste là que j’ai juste envie de dire merci pour toutes ses fiches et ce travail partagés
J’espère bien rencontrer un taupin ce jour, je le saluerais de votre part (et le photographierais)
encore merci
arf .. période d’observation des adultes de mai à août … patience patience !