C’est un gros coléoptère assez indolent, ses élytres ne parviennent pas à recouvrir son abdomen rebondi et il est incapable de voler. Sa larve se développe en parasitant les nids d’abeilles solitaires.
Meloe violaceus Marsham,1802
POSITION SYSTÉMATIQUE : Insecte, Coléoptère
ETYMOLOGIE : Meloe = ? , violaceus = violet.
Les anglais le nomment « oil-beetle » en raison de la sécrétion huileuse qu’il produit lorsqu’il est inquiété et qui est émise à la jonction tibia-fémur.
Le nom vernaculaire, l’enfle-bœuf, est du à une substance toxique et vésicante que les méloés produisent et sécrètent. Les bovins peuvent ingérer un méloé qui se promène dans les herbes et s’intoxiquer. Cette substance est une cantharidine, ce qui vaut au méloé d’être parfois désigné sous le nom de cantharide, qui correspond en réalité à une autre espèce de coléoptère.
DESCRIPTION :
Taille : Ces insectes lents mesurent jusqu’à 3,5 cm pour les femelles, les mâles sont plus petits.
Forme, allure : Chez les deux sexes, les élytres sont courts et ne recouvrent pas l’abdomen, celui-ci est particulièrement volumineux chez les femelles en raison des milliers d’œufs qu’elles produisent. Ces insectes sont incapables de voler. Le pronotum est plus long que large et fortement ponctué comme la tête. Chez cette espèce, c’est une ponctuation fine et peu serrée. Le pronotum présente une échancrure à la base et un sillon transversal. Les mâles ont les antennes coudées au milieu, chez les femelles un simple épaississement des articles.
Coloration : Le méloé enfle-bœuf est un gros coléoptère noir aux reflets métalliques.
Comportement : Lorsqu’ils sont dérangés ils émettent une substance huileuse et nauséabonde, d’où leur nom anglais « oil beetle ».
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : On rencontre les méloés dans toute l’Europe.
HABITAT : dans les prés fleuris, les pelouses, les bords de chemins.
PÉRIODE D’OBSERVATION : entre avril et juillet
BIOLOGIE :
Alimentation : Les adultes se nourrissent de végétaux et de pollen. Il consomment en particulier les fleurs de ficaires.
Reproduction : Les sexes sont reconnaissables, la femelle ayant un abdomen plus volumineux (elle va pondre 2000 à 4000 œufs), et les mâles ont les antennes coudées alors que celles des femelles présentent juste quelques articles élargis. Le cycle de développement de cette espèce est très original, et qualifié d’ « hypermétabole », car il y a en quelque sorte deux métamorphoses. La femelle pond ses œufs sur le sol. A l’éclosion, le premier stade larvaire est appelé « triongulin » car il est muni des trois griffes qui lui permettent de s’accrocher à une abeille solitaire. Pour cela, les triongulins se rassemblent souvent en masse sur une fleur et s’accrochent au premier butineur venu. Parvenu dans une cellule d’abeille solitaire, une andrène généralement, le triongulin mange l’œuf, puis les réserves de nectar et de pollen. Il se transforme alors en un deuxième type de larve, apode cette fois, qui ressemble à un asticot. Après avoir mué, cette larve quitte le nid de l’abeille et mue encore deux fois avant de se nymphoser. A l’issue de ce stade immobile de développement, c’est l’adulte ou imago qui émerge.
REMARQUES : D’autres espèces de Meloe sont très proches : Meloe proscarabeus et Meloe variegatus en particulier. Meloe proscarabeus se reconnaît à la ponctuation plus grossière formée de groupes de points serrés sur la tête et le pronotum, et par l’absence d’échancrure et de sillon transversal à la base du pronotum.
RÉFÉRENCES :
Bellmann, 2006. Insectes et principaux arachnides. Vigot. (première édition en 1999).
Bellmann, 2007. Insectes d’Europe. Artémis.
Chinery, 2005. Insectes de France et d’Europe Occidentale. Flammarion.
Leraut, 2008. Le guide entomologique. Delachaux & Niestlé.
McGavin, 2012. Insectes et Araignées (Nature en poche). Larousse.
Mériguet & Zagatti, 2016. Coléoptères du Bassin Parisien – Guide d’identification de terrain. Delachaux & Niestlé.
Perrier, 1932. La Faune de France Illustrée, tome VI, Coléoptères 2ème partie. Delagrave.
La galerie du Monde des Insectes
Les Insectes. Petit cours illustré d’entomologie
14 commentaires sur “Le méloé enfle-bœuf”
Bonjour je m’apelle Dominique et J’habite au québec. Je suis contente d’obtenir des info sur cet insecte parce que j’en ai trouvé un il y a 2 jours. C’est vraiment la première fois que je voyais ça. Est-ce normald’en trouver dans les laurentides, au Québec et en plein mois d’octobre qu’il sont généralement en Europe ?
Bonjour,
Les méloés sont répandus dans le mode entier, si j’en crois le site suivant, il y en a 4 espèces au Québec, comme en France d’ailleurs.
http://www.lesinsectesduquebec.com/insecta/24-coleoptera/meloe.htm
Bien amicalement et en vous souhaitant encore de belles observations
Michel
J’ai photographiée une similaire mais encore plus bleue, je crois que c’est une femelle méloé violeceus. Si tu veux je peux te faire suivre la photo. Espèce considérée comme menacée, et à ce titre protégée en Belgique. Je l’ai prise aussi dans les Laurentides au Québec. Bise
Danièle
j’ai observé une femelle méloé dans mon jardin et fait des photos car je ne connaissais pas du tout cet insecte très curieux! dans le département de l’aube (France) . observation faite hier 29 Mars 2014
Bonjour
J’en ai photographié un hier, ce qui rejoint le commentaire de Dominique du Québec,hier le 24 octobre à 800 m d’altitude en Savoie.
Comme je l’ai repositionné sur une souche pour mieux le photographier et qu’il s’est senti menacé, il a produit cette sécrétion jaune, si ma photo vous intéresse, je vais la poster sur mon site dans la journée.
La forme du pronotum et l’insertion des antennes auraient du vous alerter : il ne s’agit pas d’un méloé.
A chercher chez les Chrysomelidae.
Michel
Oups! merci d’avoir pris du temps pour le regarder, je vais retirer le titre et chercher encore…
Je vous remercie aussi d’exister pour aider les néophytes de mon espèce!
Excusez-moi, c’est encore moi, donc si je dis galéruque de la tanaisie ou galeruca tanaceti, est ce que je dis encore une bêtise?
Et cet insecte produirait aussi une substance toxique pour repousser ses prédateurs?
Cordialement
Cette fois c’est bien elle.
Beaucoup de coléoptères régurgitent des substances nauséabondes pour éloigner les prédateurs, les coccinelles par exemple.
Michel
Bonjour.je viens de trouver dans mon jardin justement une meloe enfle boeuf femelle.je lus votre article .une de mes petites chiennes mange de fois les araignée mouches et le meloe est vraiment dangereux si ingestion .connaissez vous le nom de la substance qu il degage vue que c est vraiment toxique pour les animaux et je doute que les vétérinaires connaissent les antidote a donnée avez vous plus d information en cas d ingestion pour les animaux? Je vous remercie votre article excellent
L’allée de ma maison est couverte de ficaire et j’ai photographié un météo enfle -boeuf femelle d’après votre documentation.
J’habite en Sud Sarthe, Pays de Loir, France.
J’ai rencontré cet insecte de nombreuses fois auparavant mais je n’avais rien sous la main d’immédiat pour le prendre en photo.
Je le trouve magnifique avec sa couleur bleu-vert métallisé mais me pose un cas de conscience car j’avais le projet de mettre des ruches….
Une belle femelle bleue trouvée aux environs de BIESHEIM-Alsace-Colmar en avril 2019
bonjour,
j’en ai photographié un le 27/04/2019 en foret de Perseigne prés de chez moi¨et au vu de la dimension c’est une femelle et mesure plus de 3,5 cm.
Cool les renseignements 🙂
Je suis contente de savoir que je n’ai pas tué la femelle que j’ai filmé hier, dans les côtes d’Armor (22).
Elle était énorme.
Quand j’ai vu le petit liquide, j’ai cru qu’elle s’était au moins brisé la nuque j’étais interdite… Je ne suis pas une meurtrière !! Héhé
Donc elles ne s’attaquent qu’aux abeilles solitaires ? Mais si ça se développe vite, mes abeilles solitaires vont se faire exterminer ?
Merci 🙂