C’est loin d’être la couleuvre qu’on observe le plus régulièrement lors des promenades naturalistes. Et pourtant, tout le monde la connaît : c’est le serpent enroulant le caducée des pharmaciens.
Zamenis longissimus (Laurenti, 1768)
POSITION SYSTÉMATIQUE : Vertébré, Squamate
Famille des Colubridae
ETYMOLOGIE
Zamemis : du grec dzamenês, impétueux
Longissimus : très long
Le nom vernaculaire d’Esculape retenu en français semble très ancien et bataillé. Lacépède (père de l’herpétologie et proche de Buffon) relate un conflit avec Carl Von Linné sur l’attribution de ce nom vernaculaire. En toile de fond : la recherche du serpent vénéré par les Grecs et les Romains dans l’antiquité.
DESCRIPTION :
Taille : Elle peut atteindre 2 mètres. Mais la plupart des individus sont plus petits que ça et atteignent 150cm.
Forme/allure :
Avec sa queue et son museau ronds, sa tête dans le prolongement direct du corps et l’absence de motifs contrastés, la couleuvre d’esculape paraît vermiforme. Les juvéniles au contraire sont extrêmement contrastés.
Coloration :
Chez l’adulte, un serpent relativement uni prenant une teinte vert olive tendant parfois vers le roux ou vers le vert sombre. Le ventre est jaune tout comme le dessous de la tête. Enfin, on remarque très souvent des motifs blancs sur les ⅔ postérieurs du corps.
Les juvéniles sont beaucoup plus contrastés et se reconnaissent aux deux tâches jaunes bien marquées à l’arrière de la tête.
Comportement :
C’est une des couleuvres largement arboricoles de France mais elle est vraiment très discrète. On la trouve plus souvent par accident sous des objets en milieu rural comme des tôles, bottes de foins, bâtiments, etc.
C’est un serpent qui a la réputation de tuer ses proies par constriction et c’est certainement le serpent de France qui utilise le plus cette technique.
Elle est réputée paisible et peu agressive certainement par confiance en son homochromie. Mais une fois qu’elle se sait repérée, elle tentera de fuir parfois en sécrétant un liquide nauséabond.
DÉTAILS À VÉRIFIER
AIRE DE RÉPARTITION / STATUT
En France, c’est une espèce présente dans une très large diagonale allant de Pontivy à Nice avec une présence sur la façade atlantique.
En Europe, elle est cantonnée à l’extrême nord de l’Espagne, au Sud de la Suisse à la moitié nord de l’Italie, et aux pays d’Europe centrale situés au Sud de l’Allemagne, de la Pologne et de la Tchéquie. Quelques populations très isolées vivent en Allemagne.
Comme tous les reptiles et amphibiens de France, la couleuvre d’Esculape est protégée par la loi contre la manipulation, le prélèvement, la capture, la détention, …
HABITAT :
C’est une espèce qu’on peut trouver dans les zones à forte végétation basse (herbes et arbustes) même humides comme dans les zones rocailleuses.
PÉRIODE D’OBSERVATION :
Entre mi-mars et la fin septembre. Le reste du temps l’espèce hiberne.
BIOLOGIE :
Alimentation :
Mulots, campagnols et autres micro-mammifères, couvées, oeufs, lézards…
Reproduction :
Les mâles se livrent à des combats au début de la saison. Après l’accouplement, les femelles pondent jusqu’à une vingtaine d’oeufs grands comme des dominos dans des trous d’arbres ou des litières au sol. Les juvéniles mesurent une quinzaine de centimètre lors de l’éclosion. Ils passeront leur première année à chasser principalement des petits lézards avant de trouver une cache pour passer l’hiver.
Remarques :
Les serpents ne produisant pas leurs propres chaleurs : ce sont des organismes ectothermes. Atteindre la température nécessaire au fonctionnement du corps est donc un moment important dans leur cycle annuel. En installant des tôles ou des plaques de matières qui stockent la chaleur, on peut observer en début de saison différentes espèces. La plupart des photos cette fiche ont été prises sous une plaque installées deux années de suite.
REFERENCES :
N. Arnold, D. Ovenden, 2004. Le guide herpéto. Delaschaux et Niestlé.
Bernhard, Grzimek, 1974. Le Monde Animal en 13 volumes – Tome VI Reptiles. Editions Stauffacher
Lescure, de Massary, 2012. Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope Editions
Serre Collet, 2013. Sur la piste des reptiles et des amphibiens. Dunod
Perrier, 1968, La Faune de France illustrée, Tome 10. Delagrave
En ligne :
Bourgogne Nature, 2012. Couleuvre d’Esculape. Revue scientifique Bourgogne-Nature
4 commentaires sur “La couleuvre d’Esculape”
J’avais découvert une couleuvre comparable à l’Esculape sur le ciment de mon jardin près d’un point d’eau.
J’ai tenté de la saisir avec une couverture avant qu’elle s’introduise dans la maison . Mais je n’ai pas réussi ,très véloce, elle s’est réfugiée dans mon atelier
« fourre tout » où il m’est impossible de la repérer .Cela va faire deux jours . Que va-t-elle devenir? Y rester ou s’enfuir? Comment en être certain?
merci pour votre réponse.
Bonsoir, Je voudrais adopter une couleuvre d’Esculape. Il y a quelques années, j’ai été mordue par l’une d’entre elles dans mon jardin. Bien que ces couleuvres ne soient pas venimeuses, j’ai passé la nuit aux urgences, forcée par mes voisins. Je l’ai cherché partout, mais elle avait disparu la belle. S’il vous arrive d’en retrouver une ou plusieurs, pouvez vous me contacter. J’ai un grand jardin et derrière il y a une forêt. Un bonheur pour ces serpents qui me fascinent. J’espère que mon message ne vous choquera pas. Il ne s’agit pas de commerce. J’ai 6 chats, mais il ne lui feront pas de mal.
Merci.
La couleuvre d’Esculape est une espèce protégée,
Vous trouverez sur ce site le texte de loi officiel.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000017880834/
Vous y lirez ceci :
Article 2
Pour les espèces d’amphibiens et de reptiles dont la liste est fixée ci-après :
I. – Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement des oeufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.
II. – Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques.
III. – Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés :
― dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 12 mai 1979 ;
― dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l’Union européenne, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée.
Liste des espèces protégées :
Ophidiens
Colubridés :
Couleuvre verte et jaune (Hierophis [Coluber] viridiflavus) (Lacépède, 1789).
Coronelle lisse (Coronella austriaca) (Laurenti, 1768).
Couleuvre d’Esculape (Elaphe longissima) (Laurenti, 1768).
Couleuvre à collier (Natrix natrix) (Linné, 1758).
Vipère de Séoane (Vipera seoanei) (Lataste, 1879).
Vipère d’Orsini (Vipera ursinii) (Bonaparte, 1835).
Depuis la loi du 8 août 2016, les peines concernant les atteintes aux espèces protégées ont été alourdies. Vous risquez désormais jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende si vous portez atteinte aux êtres vivants eux-mêmes ou à leurs habitats.
bonjour j habite pres de roanne et tout le tour de ma maison il est facile de reperer une esculape …. chaque année j en ai une qui rentre dans la maison voila