Le grand cormoran (Phalacrocorax carbo) est un pélécaniforme largement répandu le long des littoraux mais également sur les grands lacs, les fleuves et rivières. Selon Buffon, le nom Cormoran viendrait étymologiquement de « Corbeau de mer ». Cet oiseau plongeur noir possède deux formes européennes bien distinctes appelées Grand Cormoran Atlantique (Phalacrocorax carbo carbo) et Grand Cormoran Continental (Phalacrocorax carbo sinensis). En tous les cas, son bec est jaune et il mesure entre 80cm et 1 mètre (c’est un grand oiseau).
Le premier est un oiseau courant dans les estuaires, sur le littoral et dans les ports. Il possède juste une partie de la joue blanche qu’on ne remarque pas forcément en hiver. Lors de la période nuptiale, la joue blanche devient plus éclatante et une tâche blanche apparait sur ses cuisses. On le voit parfois perché sur des mats ou des piquets plantés le long des côtes, il se pose également sur les rochers et banc de sables. Il étend alors souvent ses ailes pour les sécher. C’est un oiseau plongeur qui a la réputation d’être assez opportuniste concernant la nourriture : ce qu’il arrive à chasser lors de ses plongées fait l’affaire.
Entre chaque plongée, il nage avec une bonne partie de son corps immergé ce qui le distingue très nettement des canards, bernaches, oies, goélands et mouettes. Il nage le bec légèrement relevé et vole de manière assez lourde. Ce n’est pas un oiseau aux mouvements particulièrement agiles… loin de là : il possède un comportement reptilien. Le long des littoraux, il niche en grande colonie sur les rochers et falaises généralement en compagnie d’autres espèces d’oiseaux.
La forme continentale quant à elle possède la nuque blanche et, surtout en été, possède un plumage plus irisé qui donne des reflets vert sombre aux plumes. Il est généralement vu dans l’intérieur des terres le long des grands fleuves ou des lacs. Il est accusé de créer pas mal de dégâts dans les piscicultures. Contrairement au Grand Cormoran Atlantique, il niche dans les arbres qu’ils finissent souvent par tuer avec leurs déjections.
Chez les deux sous-espèces, le juvénile possède le ventre blanc. On voit bien sur la photo ci-dessous les deux sous-espèces accompagnées d’un juvénile.
On distinguera facilement le Grand Cormoran du Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) car ce dernier est plus petit et arbore pendant la période nuptiale une huppe qui lui vaut son nom. En France, le cormoran huppé n’est présent qu’en Bretagne et, dans une moindre mesure, sur les côtes normandes et la côte Vermeille en Méditerranée. Le grand Cormoran lui est répandu tout le long des côtes européennes et méditerranéennes avec des populations territoriales parfois lointaines des littoraux (La forme continentale est présente dans tout le massif des Alpes).
Les Grands cormorans nichent dans de grands nids composés des différents éléments végétaux que le mâle a pu ramener. C’est la femelle qui construit le nid. Les grands cormorans peuvent utiliser le même nid d’une année à l’autre mais ils ramèneront chaque année de nouvelles branches pour agrandir le nid. La femelle dépose entre 3 et 4 œufs et le juvénile mettra 3 ans avant d’avoir son plumage adulte.
En concurrence avec les pêcheurs, c’est un oiseau qui a été massivement chassé jusqu’à la seconde guerre mondiale. Protégé depuis 1975, les populations littérales ont connu une expansion, ce qui en fait un oiseau que l’on voit systématiquement lorsqu’on se promène dans les ports.
2 commentaires sur “Le grand cormoran”
On se doutait bien qu’avec un pseudo et des commentaires comme ça vous n’auriez pas compris que s’il pond « entre 3 et 4 œufs » c’est qu’il est ovipare. Demandez poliment la prochaine fois, vous verrez tout devient facile.
J’ai vu ces derniers temps (janvier 2020), plusieurs jours de suite, une troupe de 10-12 cormorans perchés sur les grosses bouées jaunes du bassin de la Villette à Paris.