C’est l’une des deux vipères de notre faune, avec la vipère aspic. Cette dernière ne se croise que dans le sud, alors que la vipère péliade se rencontre dans tout le nord ouest, le massif central et l’est.
Vipera berus Linnaeus,1758. (ex. Pelias berus)
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Vertébré, Reptile, Serpentes
Famille des Viperidae, sous-famille des Viperinae.
ETYMOLOGIE :
Le nom de genre, Vipera, est une contraction de vivipara, vivipare, et le nom d’espèce, berus, désignait au moyen âge un serpent d’eau, probablement la couleuvre à collier.
L’ancien nom de genre, Pelias, que l’on retrouve dans le nom vernaculaire, était le nom de la lance d’Achille dans l’Iliade, sa hampe provenant du mont Pelion.
En Grande Bretagne, c’est la seule vipère présente, on l’appelle adder.
DESCRIPTION :
Taille : la vipère péliade peut mesurer jusqu’à 65 cm, des individus d’une taille exceptionnelle ont été mesurés à près de 90 cm.
Forme, allure : c’est un serpent au dos brun, brun rouge ou gris clair avec une rayure noire dessinant des zigzags sur le dos. En général, la vipère péliade présente deux raies noires en V sur le dessus de la tête. Trois grosses écailles en triangle sont visibles sur le dessus de la tête. Sur le coté de la tête, une rayure noire va de l’œil au cou où elle se prolonge en une rangée de points. Les mâles sont plus contrastés que les femelles. Les yeux sont rougeâtres avec une pupille verticale. Les écailles labiales supérieures sont blanches. Le museau est plat (retroussé chez la vipère aspic), avec plus de 12 écailles sur le dessus de la tête. Les narines sont de grande taille. Sur le corps, on compte 21 rangées d’écailles dorsales.
La vipère aspic a le museau retroussé et sa pupille n’est pas rouge.
Coloration : brun, rouge ou gris avec des marques noires.
Comportement : c’est une espèce diurne. On peut en observer de petits groupes se chauffant au soleil. C’est une espèce craintive qui fuit à l’approche de l’homme.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : l’aire de répartition de la vipère péliade est très étendue, elle occupe la majeure partie de l’Europe du nord jusqu’en Russie. Elle est présente en Grande Bretagne sauf en Irlande. Dans le sud de la France, elle est remplacée par la vipère aspic et sa répartition se divise en trois «noyaux » :
- un noyau à l’est, globalement sur les départements de la Côte d’or, la Haute Marne, le Jura et le Doubs
- un noyau central sur les départements de la Creuse, la Corrèze, l’Allier, le Puy de Dôme, le Cantal, l’Aveyron, la Loire, la Haute Loire, la Lozère et l’Ardèche.
- un noyau nord-ouest nettement le plus important en effectifs sur tous les départements de Bretagne et de Normandie, de la Région parisienne, des Hauts de France, jusqu’en Ardenne.
HABITAT : on rencontre la vipère péliade dans des habitats variés mais plus ou moins humides : landes, clairières, bocage, dunes, marais.
PÉRIODE D’OBSERVATION : les vipères péliades entrent en hibernation entre septembre et novembre et en sortent en février.
BIOLOGIE :
Alimentation : cette vipère se nourrit de petits mammifères principalement, mais aussi d’oiseaux, de lézards et d’amphibiens. La vipère péliade chasse à l’affut. Elle mord sa proie en lui injectant son venin et la relâche. Elle la suit à l’odorat jusqu’à sa mort.
Reproduction : les vipères péliades s’accouplent quelques semaines après leur sortie d’hibernation en février, soit en général vers avril-mai. Les femelles mettent bas entre 10 et 14 jeunes (de 3 à 20) entre avril et octobre. Leur durée de gestation est dépendante de la température comme chez toutes les espèces ectothermes. Elles sont vivipares. Les jeunes à la naissance mesurent 15 à 20 cm. Ils atteindront leur maturité sexuelle au bout de 4 ans pour les mâles, de 5 à 6 ans pour les femelles.
REMARQUES :
Le principal prédateur de la vipère péliade est le hérisson, il n’est pas insensible au venin mais protégé de la morsure par ses piquants. D’autres mammifères comme les putois et les sangliers peuvent aussi manger les vipères. Certains oiseaux s’attaquent aussi aux vipères, certains spécialisés comme le circaète Jean le Blanc, d’autres opportunistes comme les hérons, cigognes, etc.
Le venin de la vipère péliade est un cytotoxique relativement puissant, moins cependant que celui de la vipère aspic. Il provoque des enflures, des hémorragies internes et des nécroses. La morsure peut être létale en cas d’anaphylaxie en particulier.
RÉFÉRENCES SUR LES REPTILES :
Arnold & Burton, 1978. Tous les Reptiles et Amphibiens d’Europe en couleurs. Elsevier.
Barrioz, Cochard et Voeltzel, 2015. Amphibiens et Reptiles de Normandie. CPIE du Cotentin.
Diesener & Reichholf, 1986. Batraciens et Reptiles. Solar/France Loisirs.
Fretey, 1975. Guide des reptiles et batraciens de France. Hatier.
Lescure & De Massary, 2012. Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope Edition.
Perrier, 1924. La Faune de France Illustrée, tome X. Vertébrés. Delagrave.
Speybroeck, Beukema, Bok & Van der Voort, 2018. Guide Delachaux des Amphibiens et des Reptiles de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé.
SITES SUR LES REPTILES :
Coronella – Herpétofaune de France et d’Ailleurs. (France – en français)