C’est l’un des plus gros Orthoptères de notre faune. Lorsqu’il s’envole devant vos pas d’un vol battu pour se poser quelques dizaines de mètres plus loin, on pourrait le prendre pour un oiseau. Ce n’est que récemment qu’il a été considéré comme un espèce à part entière, et non plus comme sous-espèce du criquet migrateur.
Locusta cinerascens cinerascens Fabricius,1781 (ex. Locusta migratoria cinerascens)
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Orthoptère, Caelifère
Famille des Acrididae, sous-famille des Œdipodinae (ou Locustinae)
Le criquet cendré était encore récemment classé comme une sous-espèce de Locusta migratoria mais des études récentes ont fourni des arguments valides pour le considérer comme une espèce à part entière (voir REMARQUES).
ETYMOLOGIE :
Locusta en latin signifie « sauterelle » (et aussi « langouste »), et cinerascens signifie « cendré ».
DESCRIPTION :
Taille : les mensurations sont ici très précises car elles constituent le seul critère « visible » permettant de distinguer les espèces et sous-espèces du genre Locusta. Chez la Locusta cinerascens, les mâles mesurent entre 30 et 41 mm, et les femelles 35 à 50 mm. Les tegmina du mâle mesurent entre 39 et 41 mm, ceux de la femelle entre 49 et 51 mm. Le rapport h/c est ≥ 1,25. Contrairement aux autres espèces d’Oedipodinae, les ailes postérieures membraneuses sont hyalines.
Forme, allure : c’est l’un des plus gros criquets de notre faune, à peine plus petit que le criquet égyptien. Les tegmina et les ailes sont très développées. Le pronotum présente une carène dorsale longitudinale convexe et avec une entaille dans sa partie médiane.
Coloration : la coloration est variable, certains individus sont brun clair assez uniforme, d’autre brun avec des motifs contrastés, d’autres ont la tête, le pronotum et les pattes vertes et les ailes et tegmina bruns.
Comportement : lorsqu’il est dérangé, il s’envole et parcourt une longue distance (30 à 100 m) en vol battu et rectiligne.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : En Europe, Locusta cinerascens est réparti sur le pourtour méditerranéen, et particulièrement présent dans le Languedoc.
HABITAT : vignobles, friches, garrigues, landes, prairies, gravières.
PÉRIODE D’OBSERVATION : avril à octobre. La génération de l’année émerge en juin, et elle est présente jusqu’en octobre. Elle hiverne pour réapparaître au printemps suivant (avril-mai).
BIOLOGIE :
Alimentation : les criquets de façon générale sont principalement herbivores, leurs fortes mandibules leur permettent de broyer les végétaux. Le criquet cendré est plutôt omnivore et consomme à l’occasion des proies vivantes ou mortes.
Reproduction : Les imagos réapparaissent au printemps après une diapause hivernale (on parle de diapause imaginale). Les accouplements ont lieu en avril-mai, et les reproducteurs disparaissent. Le développement des juvéniles dure plusieurs mois avec l’apparition d’une nouvelle génération d’adultes en juin.
REMARQUES : On a longtemps considéré que le criquet migrateur était représenté en France par 3 sous-espèces : Locusta migratoria migratoria, présent dans le Languedoc, Locusta migratoria gallica en Gironde et dans les Landes, et Locusta migratoria cinerescens présent dans les départements bordant la Méditerranée, dont la Corse. Des données biométriques, des analyses génétiques et l’incapacité à entrer en phase grégaire migratrice ont permis de considérer Locusta cinerescens comme une espèce à part entière. En guise de confirmation, dans la région de Palavas et dans l’Aude où Locusta migratoria migratoria et Locusta cinerescens sont sympatriques, les deux populations ne se sont jamais croisées.
RÉFÉRENCES SUR LES ORTHOPTÈRES :
Bellmann & Luquet, 2009. Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d’Europe occidentale. Delachaux & Niestlé.
Sardet, Roesti & Braud. 2015. Cahier d’identification des Orthoptères de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope Editions.
SITES GÉNÉRALISTES :
Le Monde des Insectes (France – en français)
Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français)
Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)
Articles scientifiques sur cette espèces :
Defaut B., 2006. Eléments pour la Faune de France des Caelifères : 5. A propos de Locusta migratoria cinerascens (Fabricius,1781) (Caelifera, Acrididae, Oedipodinae). Matériaux Orthoptèriques et Entomocénotiques, 11 : 59-61.
Defaut B., D.Morichon,D.Morin & S.Puissant, 2012. Locusta cinerascens (Fabricius) espèce distincte de Locusta migratoria L. (Caelifera, Acrididae, Locustinae). Matériaux Orthoptèriques et Entomocénotiques, 17 : 5-7.
4 commentaires sur “Le criquet cendré”
Bonjour,
Y-a-t-il des critères visuels pour distinguer le Criquet cendré du Criquet migrateur ?
Merci !
Oui, dans l’article de Defaut,2006 qui est cité dans les références de la fiche et qui est en accès libre sur le net.
Michel
Bonjour, je viens de voir un criquet qui a les pattes rouge, je ne sait pas de quel espèce il est .
Bonjour,
Malheureusement, pour l’identification des criquets les critères de coloration ne sont pas valides, chez presque toutes les espèces on constate des variantes de coloration et de nombreuses espèces présentent des tibias postérieurs rouges.
Michel