Avec le pic vert dans les zones bocagères, le pic épeiche est le pic que l’on croise le plus souvent. Bien qu’il soit très craintif, son cri ou le tambourinage des troncs trahissent sa présence. Il peut même être un visiteur occasionnel de vos mangeoires.
Dendrocops major Linnaeus,1758
POSITION SYSTÉMATIQUE :
Vertébré, Oiseau, Passereau, Picimorphes,
Famille des Picidae
ETYMOLOGIE :
Dendrocopos vient du grec et signifie « qui frappe les arbres » et major veut dire « grand », il s’oppose ainsi à Dendrocopos minor, le pic épeichette qui a la taille du moineau.
Il existe plusieurs sous-espèces, celle que l’on rencontre en France est Dendrocopos major pinetorum.
Son nom anglais est « great spotted woodpecker », le grand pic tacheté.
DESCRIPTION :
Taille : il mesure 21 à 23 cm (environ la taille du merle noir), avec une envergure de 34 à 39 cm, et il pèse 70 à 100g.
Forme, allure : c’est un pic noir et blanc avec les ailes tachetées et les « épaules » blanches. Le mâle a la nuque rouge séparée de la joue par une bande noire. La femelle n’a pas de nuque rouge, mais les deux sexes ont les sous-caudales de cette couleur. Les juvéniles ont une calotte de couleur rouge. Comme le bec, les pattes sont grises, elles ont 4 doigts opposés 2 à 2.
Coloration : noir et blanc avec du rouge.
Comportement : c’est une espèce assez difficile à voir car elle est craintive. On l’entend par contre souvent tambouriner au printemps et on peut avoir la chance de le voir grimper sur un tronc en s’aidant de sa queue comme point d’appui, ou en vol ondulant entre deux arbres. Le cri est un tsik-tsik aigu et sec.
DÉTAILS À VÉRIFIER :
AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : on trouve le pic épeiche dans la France entière, dans toute l’Europe (plusieurs sous-espèces), et jusqu’en Asie. C’est une espèce commune, elle est protégée depuis 1950. Les effectifs sont sujets à des fluctuations annuelles en particulier avec des « effets tempêtes », les arbres tombés sont colonisés par des insectes xylophages qui constituent alors une ressource abondante.
HABITAT : forêts de feuillus, de conifères ou mixtes, bois, parcs, jardins, parfois jusqu’en ville.
PÉRIODE D’OBSERVATION : c’est une espèce qualifiée de « nicheuse sédentaire », on peut la voir toute l’année.
BIOLOGIE :
Alimentation : le pic épeiche a un régime mixte, il est insectivore (coléoptères, chenilles, fourmis, larves d’insectes xylophages recherchées sous l’écorce), il chasse aussi les araignées et se nourrit également de graines de conifères, de noyaux, de faînes de hêtres, de noisettes.
Reproduction : on entend le pic épeiche tambouriner dès février-mars jusqu’en avril. Les deux sexes tambourinent sur un rythme rapide de 10 à 12 coups par seconde. Il s’agit d’un comportement territorial. Les deux parents creusent une loge dans un tronc à 3 ou 4 mètres du sol. Le trou d’envol est ovale, suivi d’un tunnel d’abord en pente légèrement ascendante puis qui descend verticalement sur une trentaine de centimètres. Il arrive aux pics épeiches d’utiliser une cavité déjà existante voire un nichoir. Le nid à proprement parler est constitué de copeaux. La femelle y pond 4 à 7 œufs blanc brillant que les deux parents couvent environ 2 semaines. Les jeunes qui naissent sans duvet sont nourris par les 2 parents et quittent le nid environ 3 semaines après leur éclosion.
Les anciens nids de pics épeiches sont colonisés par d’autres espèces : mésanges, chouettes, chauves-souris.
REMARQUES : pour le tambourinage, le creusement du nid ou l’écorçage des troncs, le bec est très sollicité, sa croissance continue en compense l’usure.
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